vendredi 14 mai 2010

Menu quotidien...

Les fruits que je te cueille, je les dépose sous tes yeux pour que tu puisses, dans les moments ou ton ventre se crie de famine, te les mettre sous la dent, te les mettre sous le cœur.  Je suis friandise. Je suis miche de pain.  Je suis victuailles.  Je suis festin.  Je me veux être cette odeur subtile qui te rappelle que la vie mérite d’être mordue à pleine bouche, à pleine dents.  Je souhaite me faire gingembre pour apaiser la nausée que créé parfois chez toi la morosité.  Je me voudrais miel pour adoucir ta gorge brûlée par toutes les infamies que tu aimerais dénoncer.  Je me voudrais tête de violon pour t’interpréter la dernière symphonie de la forêt.  Je me voudrais pistaches pour t’offrir mon essence sous une coquille lisse de toute malice.

Mes mots dressent la table pour que tu puisses te rassasier.  Alors n’hésite pas à piger allégrement dans ce qui te fait plaisir.  N’arrête pas ton geste lorsque tu as envie de me reprendre, de me redemander.   Je me suis faite banquet pour l’affamé.  Je me suis faite hors d’œuvres pour le fin dégustateur.  Mais surtout, je me suis fait offrande afin qu’au contact de mes mots, tu puisses à jamais te nourrir de leur fraîcheur, de leurs légèreté.

2 commentaires:

  1. Oh, comme je le comprends celui-ci!

    RépondreSupprimer
  2. Quel magnifique poème d'amour sans limites ! Donner, nourrir, des gestes bons de maman, d'amoureuse, de maîtresse, d'hôtesse sans faille !
    La joie, que dis-je, la liesse de donner l'amour en pâture au coeur affamé !
    Pas de geste plus édifiant et beau que le don de soi à l'autre. Ah s'il voulait donc la prendre cette nourriture, ces petits éclats d'univers que tu lui tends ! Mon coeur, ma tête, tout mon corps et mon être te le souhaitent ! :)

    RépondreSupprimer