Me pardonneras-tu de t’avoir fait croire à ma mort pour que tu puisses mieux te réjouir de ma vie ? Je ne sais pas. Comme l’ours meurt, un peu, pour mieux faire fleurir sa force le printemps venu, j’assume totalement ma mort, même symbolique.
J’écris ici le dernier chapitre de notre récit. De décombres en décembre, je mettrai dans quelques minutes le point final à cette histoire hors des sentiers de la réalité.
Mes fables t’auront bercé le temps d’un automne, étonnant de poésie. Mes vents t’auront chuchoté à l’oreille, la chaleur de mes songes, la musique de mes aspirations secrètes.
Mais ce livre doit se refermer pour mieux se vivre. J’ai confiance en l’auteur universel. Si d’autres chapitres doivent s’écrire, ce sera dans une réalité bien physique, bien palpable et surtout bien franchissable.

Je ne peux ni te donner l’heure, ni la journée de notre prochaine rencontre car, il est bien difficile de d’anticiper le moment ou nous accepterons d’être au rendez-vous, avec nous-mêmes.
Quoi qu’il en soit, je nous souhaite que ce seras pour très bientôt. D’ici là, je t’embrasse, une dernière fois virtuellement, en regardant, une larme givrée sur la joue, quelques mésanges se nourrir des restes de nous.