mardi 23 mars 2010

Chapitre 12 – La vie

Je ne suis morte que pour mieux te renaître. Embryon fragile dans le sein d’une autre vie, vierge de toutes épreuves. Les carapaces se rafistolent, les canyons se remplissent pour nous offrir l’appui solide de nos déséquilibres.

Me pardonneras-tu de t’avoir fait croire à ma mort pour que tu puisses mieux te réjouir de ma vie ? Je ne sais pas. Comme l’ours meurt, un peu, pour mieux faire fleurir sa force le printemps venu, j’assume totalement ma mort, même symbolique.

J’écris ici le dernier chapitre de notre récit. De décombres en décembre, je mettrai dans quelques minutes le point final à cette histoire hors des sentiers de la réalité.

Mes fables t’auront bercé le temps d’un automne, étonnant de poésie. Mes vents t’auront chuchoté à l’oreille, la chaleur de mes songes, la musique de mes aspirations secrètes.

Mais ce livre doit se refermer pour mieux se vivre. J’ai confiance en l’auteur universel. Si d’autres chapitres doivent s’écrire, ce sera dans une réalité bien physique, bien palpable et surtout bien franchissable.

Saches en définitive que le mot fin n’est en rien un adieu mais plutôt un rendez-vous. Sur un banc, dans un parc ou une clairière, tu pourras me retrouver. Je porterai pour l’occasion un manteau rouge, une écharpe de feu, et des bijoux aux éclats de sincérité. Mais, dessous les parures, je serai complètement nue d’amour.

Je ne peux ni te donner l’heure, ni la journée de notre prochaine rencontre car, il est bien difficile de d’anticiper le moment ou nous accepterons d’être au rendez-vous, avec nous-mêmes.

Quoi qu’il en soit, je nous souhaite que ce seras pour très bientôt. D’ici là, je t’embrasse, une dernière fois virtuellement, en regardant, une larme givrée sur la joue, quelques mésanges se nourrir des restes de nous.

2 commentaires:

  1. Un phénix, ou on renaît chaque jour lors de notre réveil. Il y a tant de façon de vivre et mourir. C'est un duel du quotidien. C'est cela vivre.

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  2. Je suis triste d'être arrivé au terme de ces poèmes incandescents mais heureux que tu renaisses !
    Comme le phénix en effet tu es la seule de ton espèce et quelle espèce menacée et fragile mais si forte et tenace.
    Tu auras finalement été "à coeur ouvert" tout du long de ce roman-poème frémissant et émouvant.
    Ce que je te souhaite le plus au monde est de retouver cet amoureux le plus tôt et le plus intensément possible sur ce banc de parc pour que vous vous enlaciez à jamais.
    Merci d'être là ! :)

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