mardi 16 mars 2010

« Je ne veux pas savoir »

Je suis dans une bulle de verre
Qui me grossit tes caractères
Qui me protège et m’indiffère
De tes défauts, de tes travers

Je suis l’autruche d’une histoire
Oiseau tout emplumée de gloire
La tête enfouie, le cœur miroir
Bien à l’abri des faux-espoirs

Je ne veux pas savoir
Ce qui briserait le miroir
Et m’obligerai à regarder
L’envers de ma réalité
Je ne veux pas savoir
Ce qui te rendrait illusoire
Et m’obligerai à te regarder
Dans toute ta réalité

Je suis le doré d’une cage
L’obstinée des vieux adages
La vérité des faux mirages
La fée espiègle des enfants sages

Je suis l’unique de tes sens
Un doux secret, une confidence
Une complexe équivalence
La douce musique de tes silences

Je ne veux pas savoir
Les milles tours de tes ivoires
Ce qui te rendrait prisonnier
D’une tout autre destinée
Je ne veux pas savoir
Le déroulement de cette histoire
Ni même comment la débuter
Ni toutes ses pages inachevées

Je suis le diable de l’avocat
Qui revendique tous ses droits
De bien vouloir en rester là
De ne pas tout savoir de toi

Alors pitié ne me dites rien
Laissez mes rêves dans leurs écrins
Faites un détour, changez de chemin
Car je saurai peut-être demain
La  route qui mène vers la fin.

1 commentaire:

  1. Il est moins émotif que les autres celui-là...ou est-ce moi qui suis moins réceptif...?
    Je te sens moins vibrer et plus te protéger. Mais il faut te protéger, c'est vital.
    C'est peut-être le titre qui m'a influencé. Je m'en rends compte à ma deuxième lecture.
    Tu te protèges, tu ne veux pas voir.
    Et moi je sais déjà "la route qui mène vers la fin."

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